Est-ce que les mennonites sont allergiques à l’évangélisation?

Hippolyto Tshimanga lance un appel à l’action dans le domaine de la mission et de l’évangélisation

Par Virginia A. Hostetler

Harrisburg, Pennsylvanie (É.-U.) – L’énergie était encore vive à l’avant-dernière séance plénière de PA 2015 qui mettait en vedette le travail de la Commission Mission de la CMM. Les orateurs ont lancé de sérieux défis aux anabaptistes, les appelant à un discipulat plus actif en matière d’évangélisation.

Il y a un malaise à l’égard de la mission, en particulier parmi les églises du monde occidental, dit l’orateur Hippolyto Tshimanga, directeur du programme Afrique, Europe et Amérique latine pour Mennonite Church Canada.

Rejetant les attitudes impérialistes de l’œuvre missionnaire du passé et cherchant à être sensibles aux personnes vivant dans des milieux non occidentaux, plusieurs personnes dans l’église se sont effarouchées à l’idée de faire, d’une façon ouverte, le travail de l’évangélisation et de la mission.

Hippolyto Tshimanga a cité André Gingerich Stoner : « Les mennonites aime le service, flirtent avec la paix et sont allergiques à l’évangélisation. »

« Pourquoi ces questions sont-elles si difficiles pour moi? » déplore Hippolyto Tshimanga, « remettons-nous en question le plus fondamental des ministères de l’église, la raison d’être de l’église? »

Hippolyto Tshimanga a donné l’exemple de Jésus qui proclamait le Royaume de Dieu aux personnes de son époque. Il a aussi rappelé à l’auditoire que les disciples de Christ ont le mandat, aujourd’hui, de faire de même – en paroles et en actions.

« Il n’existe pas d’Église sans mission; la mission est l’ADN de l’Église », affirme Hippolyto Tshimanga.

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Rodrigo García (gauche) et Marc Pasques

Les jeunes anabaptistes, Marc Pasques (d’Espagne et d’Australie) et Rodrigo Pedroza (du Mexique), ont parlé en tandem et ont mis l’auditoire au défi d’associer convictions et actions concrètes.

Rodrigo Pedroza a référé à l’annonce du Royaume de Dieu dans Marc 1/15. Le Royaume de Dieu est proche, mais il n’est pas encore été entièrement accompli.

« Notre rôle en tant que cobâtisseurs du Royaume de Dieu s’exerce ici et maintenant », dit-il.

Rodrigo Pedroza a montré l’exemple de Jésus qui, en marge de la société, a exercé son ministère où la souffrance abondait. « La bonne nouvelle doit être proclamée et comprise dans chaque contexte des besoins humains », dit-il.

« Qui sont les hommes et les femmes que notre société considère comme des lépreux? a demandé Marc Pasques. Les voyons-nous? »

« Parce que nous sommes anabaptistes et disciples de Jésus, nous ne pouvons pas tolérer ou justifier la discrimination ou la violence envers les personnes sur la base de leur nationalité, leur ethnicité, leur sexe, leur statut marital ou leur orientation sexuelle » a-t-il insisté.

La musique nord-américaine a prédominé durant ce culte ayant pour thème en marche dans l’accueil et le don. Les membres de l’équipe musicale provenaient de l’Angola, de l’Éthiopie, de l’Inde, de l’Indonésie, du Mexique, de l’Espagne et des États-Unis. Marcy Hostetler a aussi fait mention de deux musiciens, de la Colombie et de la République démocratique du Congo, qui n’ont pas obtenu leur visa.

Virginia A. Hostetler est éditrice Web pour The Canadian Mennonite. Elle fait partie de l’équipe de rédacteurs Meetinghouse qui ont couvert les séances plénières du 16e Rassemblement.